Cet hiver, à l’occasion d’un séjour en Thaïlande, nous avons découvert d’autres abeilles, une autre apiculture.
Nous nous sommes rendus au nord ouest de la Thaïlande, dans la région de Mae Hong Son, proche de la frontière avec la Birmanie. Très montagneuse, c’est la province la moins densément peuplée du pays (20 habitants au km²).



Arrivée à l’aéroport de Mae Hong Son, dans le hall un énorme bloc en béton rempli de sable, et un panneau indiquant « Clear Gun ». C’est pour demander aux passagers de décharger leurs armes à feu avant de monter dans les avions. Ça doit être le vigipirate du coin. Étonnant.

Arrivée de nuit à Mae Hong Son, avec ses temples au bord du lac.


Le lendemain première rencontre avec les abeilles asiatiques, Apis Dorsata.
Les abeilles géantes (Apis dorsata) sont des abeilles migratrices qui vivent dans le sous-continent indien. Elles peuvent avoir un comportement agressif. Elles produisent du miel, mais ne sont pas domestiquées.
Leurs nids sont principalement construits dans des endroits exposés loin du sol, sur des branches d’arbres et sous les surplombs des falaises, et parfois sur des bâtiments. Apis dorsata, qui n’a jamais été domestiquée, est une abeille défensive car elle n’utilise pas de cavités fermées pour la nidification. Chaque colonie se compose d’un seul rayon vertical (parfois de près d’un mètre carré) suspendu au-dessus, et le rayon est généralement couvert par une masse dense d’abeilles en plusieurs couches. Lorsqu’elles sont dérangées, les ouvrières peuvent présenter un comportement défensif connu sous le nom de « ondulation de défense ». Les abeilles de la couche externe, ramènent leur abdomen à 90 degrés vers le haut et les secouent de façon synchronisée. Ceci peut s’accompagner d’un frottement des ailes. Le signal est transmis aux ouvrières proches qui adoptent également cette posture et créent ainsi un effet visible et sonore d’« ondulation » sur la face du rayon, de manière presque identique à une vague de spectateurs dans un stade bondé.
Ces abeilles sont tropicales et dans la plupart des endroits, elles migrent de façon saisonnière. Certaines données récentes indiquent que les abeilles reviennent nidifier sur le même site, même si la plupart sinon la totalité des ouvrières d’origine peut être remplacée lors du processus. Le mécanisme de rétention de la mémoire demeure incompris. En dépit de sa nature agressive, cette espèce est traditionnellement utilisée comme source de miel et de cire d’abeille par les peuples autochtones dans une pratique connue sous le nom de chasse au miel. (source wikipédia)



Nous allons partir en forêt avec un guide local, Chan qui va nous faire découvrir d’autres espèces d’abeilles sauvages. En route nous nous arrêtons pour regarder de nombreux rayons d’Apis Dorsata dans une falaise. Ces nids sont vides, les abeilles ne sont pas encore rentrées de leur migration.



Puis en forêt, Chan va nous montrer les échelles fixées au tronc des arbres et qui vont servir aux chasseurs de miel pour faire leur récolte. Certaines montent à plusieurs dizaines de mètres.






Décidément, nos ruches Dadant sont quand même bien pratiques, je ne me vois pas monter à 30m de haut sur des échelles pareilles pour récupérer quelques kilos de miel défendu par des milliers d’abeilles en furie!!
Chan va ensuite nous montrer des nids d’abeilles sans dard, qui vivent dans des arbres creux et protègent l’entrée de leur nid avec un curieux tube fait de cire et de propolis. Ces abeilles produisent un miel parfois récolté. Elles appartiennent probablement au genre Trigona, mais si un spécialiste pouvait me confirmer l’espèce….




Et une vidéo montrant le départ des butineuses au travail.
Passionnante visite en forêt avec Chan, qui connaît parfaitement la région, sa faune et sa flore. A l’occasion d’un voyage en Thaïlande, n’hésitez pas à faire un trek avec lui, vous ne le regretterez pas. Contacts sur le lien suivant:
http://www.trekkingthailand.
Ensuite, visite du village de Ban Rak Thai, sur la frontière avec la Birmanie. Ce village est peuplée par une ethnie originaire de Chine, et qui cultive du thé dans les montagnes environnantes. Nous trouvons dans les commerce du « wild honey », miel d’Apis Dorsata ramassé dans les montagnes des environs par des chasseurs de miel.




Retour plus au sud, à Chiang May où nous allons visiter la Supha Bee Farm. C’est une très grosse exploitation qui travaille avec des Apis Mellifera, la même abeille que nous. Malheureusement, ce n’est pas la saison apicole, et l’apiculteur a pris des vacances. On nous laisse quand même visiter l’exploitation.







Et pour terminer, une belle leçon d’apiculture en vidéo: voyant que je m’approchais très près des ruches, une dame travaillant dans l’entreprise est venue nous demander si nous étions apiculteurs et si nous voulions voir ouvrir une ruche. Un monsieur qui jardinait à posé ses outils, et sans enfumer, sans protection a ouvert une ruche et a sorti les cadres pour nous montrer la reine qui rentrait de son vol de fécondation, l’ endophallus du dernier mâle l’ayant fécondée encore attaché à l’abdomen. Je crois que nous avons encore une belle marge de progression dans nos élevages de reines avant d’atteindre une pareille douceure avec nos abeilles.